L’inflation n’est pas un phénomène nouveau. Dans les années 70 les taux étaient montés jusqu’à 15 % ; mais aujourd’hui les produits alimentaires et de première nécessité subissent une inflation bien supérieure (de l’ordre de 14%) à l’inflation indiquée dans l’indice général des prix. Les entreprises sont confrontées à un contexte particulier de négociation salariale.
Cela amène un double problème :
➤Les salariés, même avec des augmentations générales importantes, vont voir leur pouvoir d’achat diminuer et donc générer un ralentissement de l’économie
➤L’entreprise quant à elle ne veut pas voir s’élever durablement les coûts de revient de sa main d’œuvre
sachant qu’en France le retour en arrière sur les salaires, individuels ou collectifs, est quasiment impossible.
Il faut également considérer les enjeux nouveaux et généraux observés depuis le Covid et la guerre en Ukraine : ruptures d’approvisionnement, hausse des prix d’achat, recrutement difficile et surtout résistance des clients à la hausse des prix de vente.
Face à cette situation, la négociation salariale doit être partie d’un un plan global recouvrant l’ensemble des aspects commerciaux et de production : faute de vision globale, le risque sera alors grand de mettre l’entreprise en danger.
Ce plan d’action global, préalable incontournable, devra lui-même être accompagné d’un reporting récent et détaillé permettant d’établir une base de départ solide en matière de prix d’achat et de vente.
Comment mener au mieux la négociation :
➤Augmentation des salaires : à limiter car cela peut constituer un risque mortel à moyen ou long terme en mettant en péril la compétitivité de l’entreprise ; et ce d’autant plus que l’inflation actuelle, qui a été déclenchée par la hausse des prix de l’énergie et par le contexte géopolitique, devrait être transitoire (bien que nous ne sachions pas si on observera un simple arrêt des hausses ou s’il y aura un retour au moins partiel aux prix d’origine).
➤Recours aux primes : oui avec modération (c’est une vieille technique des employeurs pour calmer les demandes des salariés qui est actuellement encouragée par le gouvernement : prime Macron, prime partage de la valeur…).
L’inconvénient de ces primes est qu’elles sont exonérées de charges et donc reportent le problème sur les caisses de retraites… Leur intérêt est cependant qu’elles peuvent limiter les hausses de salaires dangereuses pour l’emploi en cas de baisse espérée de l’inflation.
➤Recours à l’intéressement : voilà une solution à mettre en avant car liant les revenus du salarié à des indicateurs réellement économiques (le chiffre d’affaires, les marges, l’évolution des coûts…) ; et c’est dans l’absolu le système qui juridiquement et économiquement semble le plus pérenne.
Une des conditions de succès de l’intéressement : mettre en place un système de calcul semestriel indexé sur l’activité avec ajustements à la hausse ou à la baisse en cours d’année sans attendre la publication des comptes annuels ; ainsi les salariés et le CSE sont en permanence sensibilisés à la vie courante de leur entreprise.
L’obligation juridique de mener chaque année avec les organisations syndicales une négociation sur les salaires, si elle est une obligation de négocier et pas forcément de tomber d’accord, doit être en ces temps difficiles objet d’une démarche pédagogique qui va amener l’employeur à rechercher le bon compromis (augmentations générales /augmentations individuelles/primes/intéressement) et à trouver un chemin pour lier un juste revenu pour les travailleurs à une performance de l’entreprise dans le moyen terme.
Nous vous accompagnons pour trouver ce bon compromis ; et nous serons là (aussi et surtout) si vous êtes en situation de crise.
Franc, notre expert en négociation sociale et RH, se tient à votre disposition.
Contactez Patrick, notre coordinateur, par email : patrick@awakup.com ou appelez-le au 0661067320
